Serge Eggermont se documente sur les cultures amérindiennes depuis l’âge de 14 ans. C’est son prof d’histoire de l’époque qui a déclenché cette passion. Il s’est déjà rendu au Pérou à 3 reprises.
« Une fois l’âge de la retraite arrivé, je me suis dit que je pouvais y aller autrement qu’en simple touriste », sourit-il.
« C’est ma prof d’espagnaol qui m’a mis en contact avec Identité Amérique indienne. Ma première mission s’est déroulée voici quatre ans, à Huilloc et Patacancha (au-dessus de Cuzco), mais comme mes interlocutrices infirmières avaient quitté les communautés à mon arrivée, je n’ai pas pu donner de formation. Je me suis limité à des interventions individuelles en fonction des demandes. La découverte de la vie quotidienne de ces communautés andines m’a cependant beaucoup appris.
Cette expérience m’a donné envie de recommencer. C’est ainsi que cette année, je suis parti tout le mois d’octobre au CEAR (Centre d’appui aux communautés rurales) qui est basé à Huancayo, dans l’est du Pérou, et avec lequel IAI avait également collaboré . C’est une région beaucoup moins touristique que Cuzco. J’ai résidé dans la famille de Pilar, anthropologue responsable du CEAR. J’étais hébergé chez sa sœur, Rita. Toute la famille m’a encadré durant mon séjour. Ils tenaient absolument à être rassurés quant à mon état et mes allées et venues ! C’est Monica, l’autre sœur de Pilar, qui a organisé mon séjour et elle avait absolument tout prévu ;-). J’ai assuré deux formations ,l’une à Huancayo pour des femmes de 40-50 ans, isolées, parfois battues. Et une à Chilca pour de jeunes mamans aidées par l’association « Baso de leche ». J’y ai donné des formations au massage anti-stress, comme à Huancayo, mais aussi des formations au drainage pulmonaire, très utile lorsque les jeunes enfants ont des problèmes respiratoires, asthme ou bronchite. En tout, j’ai formé une trentaine de femmes au cours de ce mois, j’ai rencontré énormément d’enthousiasme et de reconnaissance. Certaines restaient à la formation toute la journée ! Le CEAR m’avait également proposé une formation à la manutention de charges lourdes, mais les candidats (masculins cette fois) étaient trop nombreux et je ne disposais pas du matériel adéquat. Pour pouvoir pratiquer et apprendre les bons gestes, une telle formation ne peut pas compter plus de 10 à 15 personnes à la fois.
Je travaillais trois jours par semaine à Chilca et deux jours à Huancayo. Le week-end, j’ai fait des excursions , en compagnie de « touristes » péruviens, venus pour la plupart de Lima. Oscar, le frère de Pilar et de Monica m'a souvent accompagné le samedi en montagne.
Au cours de tout mon séjour je n’ai rencontré que deux européens. J’ai visité une ferme où on faisait du fromage, je suis monté au glacier Huantapallana et j’ai également visité un site naturel avec un canyon et de superbes cascades.
A la fin de la formation à Chilca, la commune a organisé une remise officielle des certificats, ce fut une cérémonie émouvante. Un maire d’une commune éloignée de 200 km est venu assister à la démonstration de massage, il voulait organiser une activité similaire dans sa commune. L’une de mes élèves va sans doute s’y rendre prochainement : la formation va ainsi pouvoir faire tache d’huile. »
Serge envisage de retourner au Pérou l’an prochain, cette fois accompagné de son épouse, pour revoir les personnes avec lesquelles il s’est lié d’amitié (il continue à communiquer avec elles par Skype) et approfondir sa découverte de ce Pérou qui le passionne.